RMS TYRRHENIA (1920)


Autre nom Lancastria
Type Paquebot transatlantique
Longueur 168 m
Largeur 21,25 m
Tonnage 16 243 t.
Propulsion Turbines à vapeur Brunes-Curtiss
Vitesse 17
Chantier Naval William Beardmore & Co., Glasgow
Armateur Cunard Line
Pavillon Royaume-Uni
Construction 2 juin 1919
Lancement 31 mai 1920
Voyage inaugural 13 juin 1922
Fin de service 17 juin 1940 : Bombardé et coulé pendant l'évacuation de troupes de St Nazaire, environ 4.000 morts et 2.477 rescapés.
Total Passagers 2151
Passagers de 1ère classe 580
Passagers de 2ème classe
Passagers de 3ème classe 1000
Membres d'équipage 320
Le RMS Lancastria est un paquebot transatlantique britannique coulé le 17 juin 1940 par les Allemands lors de la Seconde Guerre mondiale. Son naufrage, environ 4 000 victimes, est associé à l'une des plus grandes catastrophes maritimes du xxe siècle1, mais il est surpassé par celui du paquebot Wilhelm Gustloff en 1945 qui fit plus de 9 000 victimes.

Paquebot transatlantique et bateau de croisière
Le paquebot est long de 168 mètres. Sa construction coûte 1 359 907 £ et prend beaucoup de retard à la suite d'une grève des ouvriers du chantier naval William Beardmore de Glasgow.
Il est lancé en 1922 et baptisé RMS Tyrrhenia. Il appartient à la compagnie britannique Cunard Line.
Changement de nom
Le 5 février 1924, le paquebot est renommé Lancastria, car son nom originel semble difficile à prononcer pour les passagers américains. De 1926 à 1932, le Royal Mail Ship Lancastria assure la liaison hebdomadaire Londres - New York.
Il transporte vacanciers comme immigrants vers une nouvelle vie, dans l'espoir d'une prospérité meilleure. Plus tard, il est transformé en paquebot de luxe pour croisières en Méditerranée et dans les fjords norvégiens, avant d'être réquisitionné pour le transport de troupes à la déclaration de la Seconde Guerre mondiale.
Bateau de repli
Le 12 juin 1940, le front militaire allié est enfoncé par les troupes de la Wehrmacht. L'avancée des Allemands est fulgurante. Les troupes allemandes se rapprochent de la côte atlantique. À partir du 15 juin 1940, près de 40 000 soldats britanniques ont reflué vers le port de Saint-Nazaire pour tenter de s'échapper vers la Grande-Bretagne.
Ils sont une partie des 136 000 officiers et soldats du Corps Expéditionnaire Britannique, rapatriés depuis des ports français. L'évacuation du port de Dunkerque vient d'avoir lieu deux semaines auparavant.
Dans la nuit du 14 juin 1940, le Lancastria quitte le port de Liverpool pour une destination tenue secrète de l'équipage. Il fait escale à Plymouth le 15 juin, puis se dirige vers Brest, la baie de Quiberon et enfin l'embouchure de la Loire près de Saint-Nazaire. Le 17 juin 1940, le Lancastria participe à l’opération d'évacuation Ariel.
Naufrage
Près de 80 bâtiments de commerce sont réquisitionnés et attendent en rade de Saint-Nazaire.
Le 17 juin 1940, vers 6h00 du matin, le Lancastria jette l'ancre à 4 km de la côte. En mouillant à bonne distance du port de Saint-Nazaire, il réduit les risques d'être pris pour cible par des attaques aériennes ou des U-boot.
Les troupes allemandes sont alors à 40 km du port de Saint-Nazaire. Durant les derniers mois, les unités de la Cinquième Colonne ont été actives dans la région.
La capacité normale du paquebot est de 3 000 personnes, et les bateaux et gilets de survie sont seulement prévus pour 2 200 passagers. Deux officiers de la Marine Royale montent à bord du Lancastria et donnent l'instruction au capitaine Sharp de charger autant de passagers que possible « sans tenir compte des limites fixées par la loi internationale ». Dans la précipitation de la débâcle, c'est environ 9 000 soldats qui monteront à bord d'après les notes des officiers britanniques. Les premiers bateaux arrivent au Lancastria dès 7 à 8h00 du matin. En fin d'opération, les soldats du Corps expéditionnaire britannique et autres réfugiés sont tassés au point de ne plus pouvoir se déplacer sur les ponts du navire.
Comme il est le plus gros navire de la flotte de repli du port, le Lancastria représente une cible idéale pour la Luftwaffe ennemie.
Alors qu'il s'apprête à quitter l'estuaire de la Loire, il est attaqué par une flotte de bombardiers allemands Junkers Ju 88, peu avant 16h00. L'un des avions fond au ras de l'eau et se dirige vers la poupe du Lancastria. Il largue quatre bombes de 500 kg, qui toutes percutent ou endommagent les flancs du navire : la première bombe éclate dans la cale n°2 au milieu de 800 hommes, la deuxième transperce la cale n°3 libérant 500 tonnes de fioul qui se répandent autour du navire, la troisième bombe semble tomber dans l'unique cheminée du paquebot (mais ce n'est pas le cas) et explose dans la salle des machines, la dernière éventre la cale n°45.
Incertains d'avoir définitivement coulé le paquebot, une nouvelle vague de bombardiers Heinkel He 1115 amorce une seconde salve d'attaques avec des bombes incendiaires pour enflammer le fioul. Le Lancastria en contient 1 400 t au moment du naufrage. Mais heureusement, très peu s'amorcent, du fait de la faible altitude de survol et du mauvais synchronisme d'explosion des bombes pour cette approche basse.
Dans l'intervalle, le Lancastria s'incline brusquement à bâbord. Les bateaux de survie et les gilets de sauvetage sont pris d'assaut et le navire coule en 24 minutes.
Le naufrage du Lancastria fait probablement plus de 4 000 victimes (l'estimation basse est de 2 500 victimes, jusqu'à plus de 6 000 victimes), en grande majorité des soldats britanniques. C'est quasiment autant que le total de victimes des naufrages du Titanic (environ 1 500), du Lusitania (environ 1 400) et du RMS Laconia (environ 1 600) réunis. Le naufrage est le plus grand désastre maritime de l'histoire britannique.
Le navire pilote La Lambarde et le destroyer Highlander ainsi que des chalutiers, des navires de servitude portuaires, une vedette de la SNSM, des destroyers britanniques, se portent au secours des naufragés du Lancastria. Ils sont couverts de brûlures et de fioul au milieu des cadavres flottants. Les rescapés sont débarqués à Saint-Nazaire, puis acheminés vers l’hôpital ou des écoles afin d’être soignés et nettoyés de leurs gangues noires.
De nombreux habitants nazairiens s’associent au travail des sauveteurs et des infirmiers débordés jusqu’à très tard dans la nuit.
Après le naufrage, ce sont 2 477 rescapés de la catastrophe longtemps occultée qui regagnent l'Angleterre après avoir échappé à la mort.
Le capitaine Sharp, commandant du Lancastria, survit au naufrage. Il meurt à bord d'un autre navire le RMS Laconia, torpillé par un U-boot allemand le 12 septembre 1942. Alors que Sharp se rend compte que son bateau est en train de couler, les témoins relatent que le capitaine s'enferme dans sa cabine et coule avec les 1600 autres victimes du RMS Laconia.
Tragédie confidentielle
Le nombre exact de ceux qui se sont trouvés à bord du Lancastria est inconnu. Les documents de bord sont sous secret militaire pour 100 ans, c'est-à-dire jusqu'en 2040. À l'annonce du naufrage, Churchill place sous secret la nouvelle du désastre, par la Défense Notice (D-Notice), afin de ne pas démoraliser davantage les citoyens britanniques. Le même jour, l'armée française est complètement anéantie par l'armée allemande et l'annonce officielle de l'armistice signé entre la France et l'Allemagne d'Hitler est diffusée au même moment. L'information du naufrage ne sera connue que cinq semaines plus tard, quand elle sera publiée par le New York Times et par The Scotsman du 26 juillet 1940. Churchill ne décrira ce naufrage que dans ses mémoires, en avançant un chiffre de 4 000 victimes.
C'est un des naufrages les plus meurtriers de l'histoire, avec ceux du Cap Arcona, du Wilhelm Gustloff, du Goya en 1945 en mer Baltique, et ceux du Jun'yo Maru, du Toyama Maru et du Ukishima Maru en 1944 dans le Pacifique.
Certaines sources avancent que le classement secret défense du désastre du Lancastria par l'exécutif anglais pourrait être une reconnaissance implicite d'une part de responsabilité dans le nombre très élevé de victimes occasionnées : le risque d'attaque élevé, auquel le navire était alors exposé, aurait dû conduire à l'inverse au strict respect des règles de chargement humain comme des capacités de sauvetage.
Bien que les associations créées par les victimes du naufrage et leurs familles souhaitent que, par le biais de la loi de 1986 sur la protection des souvenirs militaires (Protection of Military Remains Act 1986), le gouvernement britannique qualifie le site du naufrage en tant que cimetière militaire britannique, celui-ci explique ne pas pouvoir le faire étant donné que le site se trouve dans les eaux territoriales françaises. D'autre part, seul pour le moment le gouvernement écossais a commémoré la catastrophe par la frappe d'une médaille, malgré les demandes pressantes auprès du gouvernement britannique.
Postérité
Désormais, une bouée au large de l’estuaire de la Loire signale l’emplacement de l’épave. Celle-ci, est considérée, depuis 2006, comme un cimetière marin, avec une zone de protection et d'exclusion de 200 mètres, autour de la zone du naufrage. L'épave se trouve à 15 km du port de Saint-Nazaire, à une profondeur de 26 mètres et culmine à 12 mètres sous la surface. Elle se trouve dans une zone, soumise à de fortes marées et courants. Une grande partie de l'épave est encore intacte.
Le 17 juin de chaque année, à l'initiative de l'association écossaise The HMT Lancastria Association, une délégation de survivants et de membres des familles de victimes, vient s’y recueillir à bord de navires en déposant des gerbes de fleurs, sur l’eau.
En mai 2018, à l'initiative du service départemental de l'Office national des anciens combattants (ONACVG) en Vendée, un parcours mémoriel a été créé, reliant les vingt communes abritant des sépultures de naufragés du Lancastria, en prévision de l'inauguration d'une plaque mémorielle sur l'île de Noirmoutier le 16 juin 2019.
(Source Wikipédia)


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