RMS LACONIA II (1921)


Type Paquebot transatlantique
Longueur 183 m
Largeur 22,50 m
Tonnage 19 695 t.
Propulsion Moteurs à vapeur à action directe (Wallsend Slipway) actionnant 2 hélices
Vitesse 17 noeuds
Chantier Naval Swan, Hunter & Wigham Richardson Ltd, Wallsend,
Armateur Cunard Line
Pavillon Royaume-Uni
Construction
Lancement 9 avril 1921
Voyage inaugural 25 mai 1922
Fin de service Torpillé le 12 septembre 1942
Total Passagers 2200
Passagers de 1ère classe
Passagers de 2ème classe
Passagers de 3ème classe
Membres d'équipage 300
Le RMS Laconia, paquebot commandé par la compagnie Cunard Line et construit par l’entreprise Swan, Hunter & Wigham Richardson Ltd, Wallsend, est lancé le 9 avril 1921. Il réalise son premier voyage le 25 mai 1922 en partance de Southampton jusqu’à New York. Ce paquebot est surtout connu pour son destin tragique survenu le 12 septembre 1942 en pleine bataille de l'Atlantique lorsqu'il est torpillé par un U-boot allemand avec à bord 2 732 personnes comprenant l'équipage, des passagers civils et 1 800 prisonniers italiens. Ce naufrage fait 1 658 victimes.

Histoire
Début de carrière
Le Laconia commence sa première croisière en janvier 1923, pour un tour du monde qui durera un peu plus de quatre mois. Le 24 septembre 1934 par temps de brouillard, le Laconia entre en collision avec le Pan Royal sur la côte américaine, sur la ligne Boston—New York. Le Laconia retourne par ses propres moyens à New York pour effectuer des réparations, et reprend ses croisières dès 1935.
Le 4 septembre 1939, le Laconia est réquisitionné par l'Amirauté britannique pour être transformé en croiseur marchand armé. En janvier 1940, équipé de mitrailleuses, il est utilisé pour escorter des convois aux Bermudes et dans l’océan Atlantique (dont les convois HX 25 et HX 35).
À partir du 9 juin 1941, le Laconia est utilisé après quelques transformations pour le transport de troupes, ou le transport de prisonniers de guerre.
Tragédie du Laconia
Le 12 septembre 1942, à 130 milles au nord-nord-est de l'île de l’Ascension, le Laconia transporte 136 hommes d'équipage, 80 civils femmes et enfants, 268 militaires britanniques, 103 soldats polonais et approximativement 1 800 prisonniers de guerre italiens capturés en Libye. Il est attaqué par un sous-marin allemand de type U-boot, le U-156. Il est touché par une torpille sur le flanc droit, qui incendie immédiatement la salle des machines. Cette première explosion fera plus de 450 morts, la plupart parmi les prisonniers italiens, puis une seconde torpille achève le bateau qui s'enfonce alors très vite dans l’océan.
Le capitaine Sharp, commandant du navire ordonne l’évacuation des femmes, enfants et des blessés dans les 32 canots de sauvetage encore en état. Des gardes polonais présents dans le bâtiment aident le commandant pour organiser l’évacuation des survivants, ce qui permettra de sauver beaucoup de vies humaines chez les passagers. Certains exécutent ou blessent ainsi à la baïonnette de nombreux prisonniers de guerre italiens souhaitant utiliser les canots de sauvetage du navire, afin que ces derniers restent disponibles uniquement pour les passagers britanniques.
L’U-156 cherchait à intercepter un convoi ennemi britannique quand le veilleur de bord annonce, à 11 h 37, "fumée à tribord arrière". Le capitaine de corvette Werner Hartenstein de l'U-156 attend la nuit pour s'approcher du paquebot et le torpille à 22 h 07. Quand le capitaine se rend compte que des civils et des prisonniers de guerre italiens sont à bord, il entreprend de sauver les survivants qui se débattent dans l'océan.
Il rend compte (par message crypté sous code Enigma) à son chef d'État-Major, l'Amiral Dönitz, en suggérant une « neutralisation diplomatique » de la zone du torpillage, mais Dönitz estime que cette solution est impossible; par contre, il prévient l'amirauté de Vichy, estimant que les navires de guerre français réfugiés à Dakar sont en mesure d'intervenir, et autorise les sous-marins allemands capables d'intervenir sur zone de le faire (ou pas).
Ne voyant rien venir, Hartenstein prend sur lui d'émettre en clair un appel à l'aide à tous les navires qu'ils soient neutres, alliés ou hostiles, puis essaie de récupérer le plus possible de rescapés. Il en embarque plus de deux cents, et prend en remorque plusieurs chaloupes de sauvetage.
Au bout de quarante-huit heures, deux bateaux allemands, l’U-506 et l’U-507 se présentent et embarquent en priorité les civils, et affichent sur le ponton le pavillon « croix rouge ».
Le message est reçu à l'île Ascension, en plein milieu de l'Atlantique, où l'US Air Force a établi une base-escale secrète destinée à faciliter le convoyage d'avions neufs vers les théâtres d'opérations européens et africains. Le colonel Ronin, responsable de la base, dépêche en reconnaissance un bombardier, B-24 Liberator, dont les mécaniciens viennent d'achever les réparations après un feu de moteur, c'est le seul avion dont le rayon d'action est suffisant.
L'équipage repère aisément le sous-marin et rend compte à son commandement, en mentionnant les croix rouges et la présence de civils, en demandant des ordres... Ceux-ci sont très vite donnés et tiennent en deux mots : « Sink sub » (« Coulez le sous-marin »).
L'équipage du B-24 s'exécute, et commence à bombarder les passerelles des navires allemands où les survivants avaient pris place. Une bombe retourne une chaloupe. Averti par le commandant, l’amiral Karl Dönitz donne l’ordre d’abandonner les passagers rescapés du Laconia et de plonger le plus rapidement possible (l’U-156 sera obligé de rentrer à sa base pour réparer la coque).
L’U-507 refuse de suivre les ordres et récupère 161 personnes ; le commandant du submersible ordonne de remorquer sept canots de sauvetage remplis de blessés. Il expliquera à sa hiérarchie qu’en cas de danger imminent, il lui aurait suffi de couper les amarres et de plonger.
Le lendemain le U-156 rassemblait 156 rescapés dans sa cale et 60 hommes d’équipage, ce qui représente la limite de surcharge d’un sous-marin. L’U-506 et l’U-507 continuent de récupérer des hommes et des femmes transis qui flottaient encore grâce à leurs gilets de sauvetage.
Grâce au SOS de l’U-156, le drame est connu dans toute la zone, les secours s’organisent pour retrouver les rescapés récupérés par les sous-marins allemands et un sous-marin italien, l'Alfredo Capellini. Trois bâtiments français partent de Dakar (Sénégal), le Dumont d’Urville, la Gloire, et l’Annamite, embarquent 980 rescapés sur le lieu de rendez-vous.
Les victimes du naufrage sont au nombre de 1 658, dont 98 membres d'équipage, 133 passagers civils et militaires, 33 gardes polonais et 1 394 prisonniers italiens (seulement 415 prisonniers ont survécu).

Témoignage d'un prisonnier italien publié par Jean Noli en 1970 :

« Dès que le navire a commencé à s'incliner, nous avons essayé de sortir de nos prisons. Les Polonais ou les Anglais, je n'en sais rien, avaient tout verrouillé. Dans le compartiment où je me trouvais, nous avons réussi à enfoncer la porte. Nous étions quelques centaines à nous précipiter vers l'ouverture étroite, à nous entasser les uns contre les autres. Celui d'entre nous qui tombait, les autres le piétinaient. Quand nous avons pu nous retrouver à l'air libre, nous nous sommes heurtés aux Polonais, baïonnette au canon. Ils ont essayé de nous refouler et de nous empêcher d'approcher des canots de sauvetage. C'est à ce moment-là que j'ai été blessé. À bord il n'y avait que bruit et confusion. Pourtant ce vacarme était couvert par les cris de nos camarades, toujours emprisonnés et qui suppliaient qu'on les délivre. Nous qui étions libres, nous n'avions qu'une solution : nous jeter à l'eau sans gilet de sauvetage, car il n'y en avait pas pour nous ! »

— Jean Noli, Les Loups de l'Amiral, 1970, p. 253.

Tribunal de Nuremberg
L’amiral Karl Dönitz (successeur officiel d'Hitler car désigné par lui pour représenter le Troisième Reich) se retrouve avec vingt autres responsables nazis dans le box des accusés devant le tribunal militaire international de Nuremberg, et est accusé de guerre totale sous-marine, contraire aux lois de la guerre. Il est reproché à Dönitz d'avoir établi l’ordre Triton Null (connu en anglais comme le Laconia Order après le bombardement de son sous-marin, précisant qu’aucune tentative de sauvetage ou d'assistance aux naufragés ennemis n'était désormais autorisée.
L'avocat de Dönitz fera valoir que des ordres similaires avaient été donnés par l'amiral américain Chester Nimitz pour les sous-marins US opérant au Pacifique, ce que l'Amiral Nimitz confirmera officiellement.
Le colonel Phillimore, substitut du procureur fait état des mêmes consignes chez les sous-mariniers américains6, ce qui évitera à l’amiral la peine la plus sèvère. Le 1er octobre 1946, Karl Dönitz est condamné à dix ans de réclusion, reconnu coupable de crime contre la paix et de crimes de guerre.

(Source Wikipédia)


Le Laconia II Le Laconia II Le Laconia II Le Laconia II Le Laconia II

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Torpillage du Laconia
Le Laconia II
Opération de sauvetage du 15 septembre 1942


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