Situation des différents navires au moment du drame |
* A cette époque la marine britannique utilise encore à bord des navires civils et militaites les ordres de manoeuvres employés sur les voiliers, et lorsque l'on veut aller à bâbord (gauche), il faut pousser la barre franche à tribord (droite) située à la poupe (arrière).
C'est pourquoi on indique non pas la direction à prendre, mais de quel côté il faut pousser la barre franche fixée au safran, ou plus tard tourner la barre à roue actionnant le gouvernail. Pour éviter des accidents malheureux qui ne manquèrent pas d'arriver, ce système controversé est enfin abandonné le 1er janvier 1933 ! Cette décision fit grand bruit à l'époque. |
23 h 41 : Quand le capitaine E. J. Smith réveillé par la collision arrive sur la passerelle, on lui rend compte de la situation.
Il envoie alors le quatrième officier J. G. Boxhall inspecter les fonds de la proue au niveau du pont G. Il ne trouve rien d'anormal sur son chemin de retour.
Sur la passerelle, le Capitaine Smith positionne le chdburn sur "Half-speed ahead". Les moteurs tourneront encore pendant 3 à 4 minutes.
23 h 45 : Les moteurs sont maintenant arrêtés. Thomas Andrews est demandé sur la passerelle par le capitaine Smith.
23 h 47 : J. G. Boxhall transmet son rapport au capitaine Smith qui lui demande de trouver le charpentier de bord pour qu'il sonde le navire. Dès son arrivée
sur la passerelle, Ismay est mis au courant par le Capitaine Smith, des graves avaries du navire.
23 h 48 : Le Capitaine Smith et Thomas Andrews quittent la passerelle pour inspecter les dommages. J. G. Boxhall rencontre le charpentier
qui lui rend compte des dommages causés à l'avant du navire.
23 h 49 : Le postier John R. J. Smith rencontre J. G. Boxhall sur son chemin vers la passerelle, et lui rend compte de la situation dans la salle de tri postal. Elle est déjà sous l'eau.
J. G. Boxhall descend jusqu'au pont E et trouve la porte étanche close. Il emprunte alors l'escalier menant à la salle de tri, descend au pont G, et voit alors l'eau s'engouffrée très rapidement.
23 h 57 : J. G. Boxhall est de retour sur la passerelle. Le Capitaine Smith et Thomas Andrews sont également présents, après leur tour d'inspection.
T. Andrews analyse alors le rapport des avaries, et calcule que le Titanic n'a au plus que deux heures devant lui avant de sombrer.
Le réservoir du coqueron avant, les cales N°1, 2, et 3, et la chaufferie N°6 prenent l'eau.
Le poids ainsi embarqué va enfoncer la proue si profondément, que les cloisons étanches n'empêcheront pas l'eau de passer par dessus pour inonder les compartiments suivants.
Ces cloisons n'étant pas étanches au niveau du plafond, le calcul simple et mathématique ne laisse aucune alternative.
23 h 59 : Ismay revient sur la passerelle pour être informé de la situation. J. G. Boxhall réveille Pitman et Lightoller dans leurs cabines.
Avec des "SI"...
|
De retour sur la passerelle, J. G. Boxhall aperçoit le feu de mât avant d'un navire (le Samson) à environ 5 miles à l'avant babord du Titanic.
0 h 26 : L'Ypiranga reçoit le CQD du Titanic envoyé 15 à 20 fois.
0 h 27 : Envoi d'un nouveau message du Titanic : "Je demande assistance immédiate. Avons heurté un iceberg au 41.46N, 50.14W".
0 h 30 : Le Titanic donne sa position au Frankfurt ("DFT") et dit : "Dites à votre capitaine de venir à notre secours. Nous sommes dans les glaces."
Message du Frankfurt au Birma ("SBA") : "Qui est MGY ?"
La réponse est immédiate : "MGY est le nouveau transatlantique Titanic. Titanic mon vieux"
Le Caronia ("MRA") alerte le Baltic
("MBC") en lui transmettant le CQD du Titanic : "Le Titanic a heurté un iceberg. Demande une assistance immédiate".
A la réception du CQD, le Mount Temple transmet : "Nous faisons demi-tour. Nous sommes à environ 50 miles".
Après le premier message du Birma : " Quel est votre problème ?" , celui-ci envoie sa propre position (environ 100 miles de distance) et indique qu'il sera sur place vers 6h30 du matin.
L'ordre est donné de faire monter les femmes et les enfants sur le pont des embarcations.
Après avoir reçu l'accord du capitaine Smith, Boxhall donne l'ordre au quartier-maître Rowe de se signaler à l'aide de la puissante lampe morse, auprès du navire dont les feux sont visibles à quelques 5 ou 6 miles devant le Titanic.
0 h 36 : Le Prinz Friedrich Wilhelm appelle le Titanic. Ce dernier lui demande : "Pouvez-vous nous venir en aide ?". Prinz Friedrich Wilhelm : "Quel est votre problème ?". Titanic : "Avons heurté iceberg. Nous coulons. Dites à votre capitaine de venir". Prinz Friedrich Wilhelm : "OK, on va lui dire".
0 h 38 : Le Mount Temple entend le Frankfurt signaler sa position au Titanic : 39°47'N, 52°10'W.
0 h 40 : L'Olympic entend le Titanic signaler à un autre navire que quelque chose serait arrivé à propos d'une collision avec un iceberg, mais que ceci n'est pas certain à cause des conditions atmosphériques et des nombreuses émissions radio. Peu importe, c'est bien le Titanic qui est en danger !
Il y a un peu d'eau dans la chaufferie n°5 du fait de la pression exercée par l'eau sur la cloison étanche, et qui la fait peu à peu s'effondrée.
0 h 45 : Le premier canot, le N°7 quitte le navire. Il descend avec seulement 28 personnes à bord. Le marin Geoge A. Hoqq en a le commandement.
La première fusée de détresse est tirée par J. G. Boxhall assité du quartier-maître Rowe. 7 autres fusées seront tirées durant les 55 minutes qui suiveront, par intervalle de 5 à 10 minutes jusqu'à environ 1h40.
Entre-temps, le quartier-maître Rowe tente de contacter ce navire si proche à l'aide de la lampe Morse.
Le C.Q.D. est modifié en S.O.S. (Save Our Souls / Sauvez Nos Ames), le tout nouveau signal envoyé pour la première fois de l'histoire.
0 h 50 : Utilisant à nouveau le CQD, le Titanic emet : "Je demande une assistance immédiate. Position 41°45'N,50°14'W". Le message est capté par l'Olympic ("MKC") ainsi que par le Celtic ("MLC").
0 h 53 : Le Caronia signale au Baltic que le Titanic transmet SOS et CQD, 41°46'N, 50°14'W, et demande une assistance immédiate.
0 h 55 : Les canots N°5 (41 personnes à bord, commandé par le 3ème officier Pitman) et N°6 (28 personnes à bord, commandé par le quartier-maître Hitchens) quittent le navire. La cinquième fusée est tirée.
1 h 00 : Le canot N°3 quitte le navire. La sixième fusée est tirée.
Le Titanic transmet un nouvel appel de détresse avec sa position. Le Cincinnati répond, mais son assistance n'est pas utile, car l'Olympic vient juste de répondre à l'appel de détresse.
Le Titanic répond à l'Olympic en lui précisant sa position et disant : "Nous avons heurté un iceberg".
L'eau pénètre maintenant sur le pont E. On peut l'apercevoir au pied du grand escalier de 1ère classe.
1 h 02 : Le Titanic appel l'Asian ("MKL") et dit : " Nous demandons une assistance immédiate". l'Asian ("MKL") reçoit la position du Titanic et demande une confirmation.
Le Virginian ("MGN") tente de contacter le Titanic, mais sans succès. Cap Race suggère au Virginian de dire à son capitaine que le Titanic a heurté un iceberg et qu'il a besoin d'une assistance immédiate.
1 h 10 : Les canots N°1 (12 personnes à bord pour une capacité de 40) et N°8 (31 personnes à bord pour une capacité de 65) quittent le navire.
Message du Titanic au Olympic : Nous avons heurté un iceberg. Coulons par l'avant. 41°46'N, 50°14'W. Venez le plus vite possible".
1 h 15 : Message du Baltic au Caronia : "Prevenez le Titanic que nous faisons route vers lui.
1 h 20 : Les canots N°9 (56 personnes à bord pour une capacité de 65, commandé par le second maître d'équipage Albert Haines) et N°10 (55 personnes à bord pour une capacité de 65, commandé par le marin Edward John Buley) quittent le navire.
Cap Race notifie au Titanic que le Virginian est à 170 miles au nord, et qu'il est en chemin pour porter secours.
1 h 25 : Les canots N°11 (70 personnes pour une capacité de 65, commandé par le quartier-maître James Humphreys) et N°12 (43 personnes, commandé parle marin John Poigndestre) quittent le navire.
Simultanément, Murdoch ordonne la descente du canot N°13 (64 personnes à bord). Il est presque inondé par le rejet de l'eau pompée de l'intérieur du navire près de la surface de la mer. L'embarcation est détournée du jet d'eau, et la descente peu se poursuivre sans encombre.
Néanmoins, les canots 11 et 13 évitent de peu la collision (le 13 descendant verticalement sur le 11).
Le Coronia averti que le Baltic est en route pour porter secours. (S'étant dérouté de son cap vers Liverpool, le Baltic a dèjà parcouru 134 miles vers l'Ouest à la rencontre du Titanic, avant d'être averti que son assistance n'était plus nécessaire.
L'Olympic transmet sa position (40°52'N, 61°18'W) et demande au Titanic : "faites-vous route au sud pour nous rejoindre ?". Et le Titanic de répondre : "Nous embarquons les femmes et les enfants dans les canots. Nous ne pouvons plus attendre" .
Le navire aperçu plus tôt à l'avant du Titanic, montre maintenant son feu arrière, laissant supposer qu'il s'éloigne du lieu du désastre.
La dernière fusée est lancée (témoignage du quartier-maître George Thomas Rowe lors de l'enquête britanique).
1 h 27 : Le message précédent est de nouveau envoyé à tous : "Nous embarquons les femmes et les enfants dans les canots. Nous ne pouvons plus attendre".
1 h 30 : Les canots N°14 (60 personnes à bord) quittent le navire. Le nom du navire est complètement recouvert par la mer.
Le Titanic répète son même message au Olympic : "Nous embarquons les passagers dans les canots" .
1 h 35 : Les canots N°16 (46 personnes à bord, commandé par le maître d'armes Henry Bailey) et N°15 (70 personnes à bord, commandé par le chauffeur Dymond) quittent le navire.
L'Olympic demande : "Quel temps avez-vous ?". Le Titanic répond : "Calme et dégagé", puis de continuer sur : "La salle des machines est inondée".
Le Mount Temple entend le Frankfurt demander au Titanic : "Y-a-t-il des navires autour de vous ?"... Pas de réponse.
1 h 37 : Le Baltic au Titanic : "Nous accourons vers vous".
1 h 40 : Le canot C (39 personnes à bord, commandé par le quartier-maître George Rowe) quitte le navire. La dernière des 8 fusées de détresse est lancée. Les passagers se précipitent à tribord pour compenser la gîte importante.
La proue est maintenant sous l'eau.
Cap Race envoie un message radio au Virginian : "Dites à votre capitaine : l'Olympic fonce à toute vapeur vers le Titanic mais sa position est 40°32'N, 61°18'W. Vous êtes plus proche du Titanic. Le Titanic embarque déjà les femmes dans les canots et dit que le temps est calme et dégagé. Le Olympic est le seul que nous ayons entendu dire 'Portons secours au Titanic'.
Tous les autres navires doivent être trop éloignés.
1 h 45 : La salle des machines est inondée. C'est le message que Phillips envoie au Carpathia, et d'arriver aussi vite que possible.
Le canot N°4 (42 personnes à bord, commandé par le qurtier-maître Walter Perkis) quitte le navire. Il recueillera 8 nageurs (2 périront dans le canot).
1 h 47 : Le Caronia capte le Titanic, mais le signal est trop faible.
1 h 48 : L'Asian capte le SOS du Titanic et répond, mais il ne reçoit plus rien en retour.
1 h 50 : Le canot N°2 quitte le navire.
Le Caronia entend le Frankfurt communiquer avec le Titanic. Il était à 172 miles lors du premier SOS (39°47'N, 42°10'W).
Le message de l'Olympic signifiant son assistance au Titanic est capté par le Virginian et Cap Race.
1 h 55 : La chaufferie N°4 est submergée, causant un plongeon rapide de la proue.
Les hélices commencent à émerger. La timonerie est sous l'eau.
2 h 04 : Le joint d'expansion avant éclate.
2 h 05 : Les haubans de la 1ère cheminée cassent, provoquant sa chute en avant, côté tribord. Plusieurs personnes sont tuées dans sa chute.
L'eau envahie maintenant la salle à manger de 1ère classe sur le pont D.
Le canot D quitte le navire en dernier.
2 h 08 : Le pont A est sous l'eau.
2 h 10 : Le dernier message radio est transmis. Le capitaine E. J. Smith ordonne aux opérateurs radio de quitter le navire.
2 h 15 : Le canot A et le canot B (la quille en l'air) prennent la mer quand celle-ci les atteint.
Le navire commence à se briser en 2. Les pressions sur la coque sont trop fortes.
2 h 17 : Le Virginian capte un CQ venant du Titanic, mais est incapable de le déchiffrer.
L'eau s'engouffrant sur le pont des embarcations, l'orchestre abandonne, et la musique cesse.
2 h 18 : La poupe s'élève dans le ciel étoilé, provoquant la chute de tous les objets à l'intérieur du navire. L'éclairage vacille puis s'éteint.
2 h 20 : Le Titanic disparaît de la surface de l'océan emportant avec lui 1502 personnes.
La surface de la mer n'est plus qu'un mélange d'êtres humains à l'agonie, de canots remplis de miraculés, d'épaves flottantes en tout genre, et de bulles provenant de l'épave fraîchement disparue.
Des cris et des plaintes par centaines se font entendre, très fort au début, puis de plus en plus faiblement, pour finalement disparaître complètement ensuite.
Le silence qui tourmente maintenant les esprits, est aussi insuportable que le froid mordant qui les engourdis physiquement et mentalement.
L'incertitude commençe peu à peu à faire son apparition. La seule "petite chance" dont peuvent bénéficier les rescapés, est une mer étrangement calme.
Début de la page |